Reportage à la Scierie de Sermizelles, aux frontières de la vallée du Cousin
Dès le XIXe siècle, juste à l’endroit où le Cousin se jette dans la Cure, la scierie de Sermizelles est une référence pour les habitués du bois local sur mesure. En 1927, la famille Maillon installe la première turbine, à côté de l’ancienne roue à aubes. Aujourd’hui, trois générations plus tard, Alain Maillon passe le relais à Adrien Gourlet, avec qui il continue à travailler cette année comme tuteur. Nous avons souhaité vous faire partager, en images, une matinée de cette entreprise locale qui a traversé trois siècles.
Vue amont de la scierie de Sermizelles, sur une carte postale de 1918
La photographie est prise en amont sur la rive opposée. Au premier plan, la digue est en parfait état. Elle guide l’eau vers la roue à aubes du moulin, dans le bief, à droite. Le tampon de la poste semble indiquer la date du 14 octobre 1918. Deux personnes, dont un enfant, se détachent sur la neige. Les arbres de rive semblent être entretenus en cépée ou têtards.
Entrée de la scierie : au-dessus du bief, un pont en madriers de chêne permet d’accéder à l’île
La scierie est en effet située sur une sorte d’île entre la Cure et le bief. Par rapport à la photographie du XIXe, les arbres de rive sont bien plus grands !
Pour des raisons pratiques, les grumes (et les grandes longueurs) sont généralement sont coupées à l’extérieur. Les premières tranches obtenues seront ensuite redécoupées aux bonnes cotes sur un second banc de scie, dans le bâtiment fermé.
Après nettoyage, la grume est hissée à l’aide d’un palan
Lors de la première découpe, on ne prend en compte que l’épaisseur des tranches. C’est là également qu’on effectue un premier tri : les parties périphériques de la grume (écorce et aubier) ou celles présentant des défauts sont séparées du bois de cœur. Sous le nom de dosses, elles seront vendues en bois de chauffage.
Adrien et Alain se mettent en position pour réceptionner la tranche sciée, de l’autre côté du banc de scie
Court moment de relâchement : Alain va ouvrir les portes du bâtiment ou se trouve le second banc de scie, pendant qu’Adrien cherche le manitou pour déplacer les tranches. Les chiens en profitent pour se dégourdir les jambes...
Changement de banc de scie : Alain range l’écorceuse
Parenthèse au soleil pour les grands chiens de la scierie
Depuis le temps qu’ils travaillent ensemble, Alain et Adrien forment une équipe tellement rôdée qu’ils n’ont plus besoin de parler pour se comprendre. Tout est anticipé, synchronisé, sereinement mesuré.
Les personnes qui osent franchir les portes de la scierie pour commander directement leur bois sont généralement gagnantes. Car le prix au mètre cube du bois sur mesure est souvent plus économique que lorsqu’on passe par des intermédiaires (on évite des marges et des pertes inutiles). Mais surtout, c’est un gage de qualité : ces professionnels savent choisir les morceaux les plus adaptés à la nature de votre commande.
Enfin, faire travailler les petites entreprises du coin, c’est bon pour l’économie locale... et l’écologie !
A bientôt, pour un prochain photo-reportage dans la Vallée du Cousin.