A propos de l’Inventaire forestier national
La source principale reste bien sûr l’Inventaire forestier national. Sur leur site, on peut lire : « Placé sous la tutelle des ministères chargés du développement durable et des forêts, l’inventaire forestier est un service de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Il est chargé de l’inventaire permanent des ressources forestières nationales, indépendamment de toute question de propriété (article R. 521-1 du code forestier). Les données que collecte l’inventaire forestier permettent de connaître l’état, l’évolution dans le temps et les potentialités de la forêt française. » Pour lire la suite, allez sur cette page.
Depuis 2004, l’Inventaire forestier utilise une nouvelle méthode expliquée ici.
Les éléments que nous avons utilisés proviennent de leur rubrique "Résultats standards", mais aussi de leurs mémentos annuels.
Remarque importante : leurs données « Morvan et Autunois » ne correspondent pas au territoire du Parc Naturel Régional du Morvan, mais à une « sylvicorégion » qui se limite aux parties montagneuses (les plaines du Morvan appartiennent à une autre « sylvicorégion »). Ce sont pourtant les seules données comparables à l’Inventaire national sur la campagne d’inventaire la plus récente (2009-2013).
Quelle place occupe la forêt française et à qui appartient-elle ?
La définition utilisée par l’IGN pour son inventaire est celle qui a été adoptée au niveau international (FAO) :
La forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 50 ares avec des arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité in situ, un couvert boisé de plus de 10% et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. Elle n’inclut pas les terrains boisés dont l’utilisation prédominante du sol est agricole ou urbaine.
Comment évolue la forêt française ?
En métropole, la surface forestière* a progressé entre 1980 et 2011 d’environ 87000 hectares par an, soit 0,6% par an.
L’augmentation la plus forte se situe dans le sud-est (Languedoc-Roussillon, Corse et Alpes-du-Sud) et dans le nord-ouest (Bretagne et Pays-de-la-Loire).
Dans les régions traditionnellement forestières, comme le
nord-est et le massif landais, la progression est moindre.
Ce constat est également valable en région parisienne du fait
de la pression urbaine.
Comment la forêt française est-elle plantée ?
Quelques définitions :
- Une futaie est un bois ou une forêt composée de grands arbres adultes issus de semis. Son opposé est le régime de taillis, dont les arbres sont issus de régénération végétative. Les futaies peuvent être naturelles ou être gérées par l’homme. Plusieurs modes de gestion en ont été développés. Dans les forêts cultivées ou exploitées on distingue habituellement :
- la futaie équienne ou régulière (arbres d’une même classe d’âge), éventuellement monospécifique (une seule essence d’arbre) ;
- la futaie irrégulière (plusieurs classes d’âge). Il en existe plusieurs sortes dont la futaie jardinée.
- La futaie jardinée est un type de futaie irrégulière caractérisé par un mélange pied par pied d’arbres de toutes dimensions, de feuillus et sapins. Sa gestion consiste essentiellement à prélever périodiquement l’accroissement de manière à conserver un volume de bois sur pied constant et à conserver une structure d’âge équilibrée.
- Un taillis est un peuplement d’arbres issu de la reproduction asexuée ou reproduction végétative d’une souche, où plusieurs bourgeons latents ont pu se développer après avoir reçu un apport massif de sève brute, donnant ainsi plusieurs tiges nouvelles, strictement semblables à l’arbre de départ. L’ensemble des tiges d’une même souche se nomme cépée. Le traitement en taillis est le fait de couper les cépées (recépage) et de les laisser repousser. Un taillis atteindra sa maturité plus rapidement qu’une futaie (il est récoltable au bout d’environ 15 ans), mais poussera moins longtemps et finira par s’épuiser.
Quel volume de bois est produit et comment l’évaluer ?
L’Inventaire national explique : "Le volume des arbres est estimé à partir de mesures faites au cours des opérations de terrain. D’une façon générale, seuls sont pris en compte dans l’inventaire les arbres dits « recensables » dont la circonférence à 1,30m de hauteur est supérieure ou égale à 23,5 cm (7,5 cm de diamètre)."
"Le volume que l’on cherche à estimer englobe la tige principale depuis le niveau du sol jusqu’à une section de 7cm de diamètre (dit volume « bois fort tige »)."
L’exploitabilité : les forêts ne sont pas toujours accessibles !
Ce n’est pas tout d’estimer le volume de bois... encore faut-il prendre en compte son exploitabilité... autrement dit, combien cela va coûter d’aller le chercher ?
Tout est bon dans l’arbre : vers une exploitation exhaustive ?
Le volume estimé, on l’a vu, va jusqu’aux branches de 7 cm de diamètre. Mais de nouvelles études projettent une exploitation exhaustive de l’arbre, c’est à dire que l’on « valoriserait » aussi les ramifications de moins de 7cm pour en faire de la plaquette et du granulé... et pourquoi pas les souches elles-mêmes. Bref, on ne laisserait presque plus rien... à la forêt. Quelles conséquences pour le sol forestier ? On sait juste qu’il est question d’apporter des engrais, comme dans l’agriculture. Une nouveauté dans la gestion forestière...
C’est le thème de la revue IF n°24 (2010), qui commence ainsi :
« Afin d’atteindre l’objectif ambitieux de 23% des besoins énergétiques français couverts par les énergies renouvelables en 2020 (Grenelle de l’Environnement), d’importants programmes de développement des usages énergétiques de la biomasse sont mis en œuvre. L’objectif est une récolte de 21millions de m3 de bois supplémentaires en 2020, dont plus de la moitié pour l’énergie »... et qui ajoute : « Mobiliser ces volumes requerra toutefois un important effort de remise en gestion des peuplements délaissés »(sic).
Gare aux chiffres exagérant les ressources disponibles
Le graphique suivant montre comment la projection des ressources de la région Bourgogne en bois de résineux peut se réduire comme peau de chagrin. Il avait été élaboré spécialement par nos soins pour illustrer le dossier ERSCIA... un projet cherchant à surfer sur les subventions du « bois énergie ».
Définition : le Canter désigne le bois d’œuvre d’un diamètre compris entre 14 et 22 cm dans le bas du fût.