A propos de l’affichage libre
La Réglementation
L’affichage libre était réglementé par la loi n° 79-1150 du 29 décembre 1979 et par le décret d’application n° 82-220 du 25 février 1982 ; il est actuellement régi par les articles L. 581-13, R. 581-2 et R. 581-3 du code de l’environnement.
Les communes sont tenues d’informer (directement ou sur demande) les citoyens des emplacements d’expression libre disponibles sur leur territoire.
Cette règlementation pose en particulier que toutes les communes françaises doivent disposer d’au moins :
- quatre mètres carrés d’affichage libre pour les communes de moins de 2000 habitants ;
- quatre mètres carrés plus deux mètres carrés par tranche de 2 000 habitants au-delà de 2 000 habitants pour les communes de 2 000 à 10 000 habitants ;
- douze mètres carrés plus cinq mètres carrés par tranche de 10 000 habitants au-delà de 10 000 habitants pour les autres communes.
Par ailleurs, la législation précise que le ou les emplacements réservés à l’affichage d’opinion et à la publicité relative aux activités des associations sans but lucratif doivent être disposés de telle sorte que tout point situé en agglomération se trouve à moins d’un kilomètre de l’un au moins d’entre eux.
En principe, ces emplacements d’affichage doivent être réservés aux associations ou à toute personne voulant passer une annonce gratuitement sans but lucratif ou commercial.
Certaines communes réservent des panneaux par type d’affichage :
- affichage d’expression politique ;
- affichage administratif ;
- affichage associatif ;
- expression libre.
Un mode de diffusion légal, essentiel pour la liberté d’expression
Quand on parle de liberté d’expression... on pense tout de suite à liberté de la presse. Dans Napoléon-le-petit [1], Victor Hugo y adjoint la liberté d’affichage... sensée contribuer à éclairer les citoyens.
La liberté de la presse entraîne pour corollaires nécessaires la liberté de réunion, la liberté d’affichage, la liberté de colportage.
Alors que la concentration croissante des entreprises de presse nuit au pluralisme de l’information... il est d’autant plus important de faire vivre la liberté d’affichage !
Pour parodier la formule du célèbre palmipède, « La liberté d’affichage ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. »
Les dérives : l’affichage politique, publicitaire et le vandalisme
En pratique, il n’est pas toujours facile de faire respecter l’esprit d’origine de cette réglementation au service de la libre expression de chacun...
En effet, nombre d’afficheurs peu scrupuleux n’hésitent pas à recouvrir entièrement les annonces des autres, la plupart du temps avec du « matériel de communication » politique ou des publicités.
Faut-il encore punir ? Installer des caméras de surveillance ?
Pour éviter d’avoir à gérer ces problèmes, certaines communes limitent volontairement l’affichage libre... provoquant ainsi une recrudescence de l’affichage sauvage. Sont-elles blâmables ?
Pour autant... le manque de panneaux autant que l’invasion politique ou publicitaire contribueront à la mort de l’affichage libre.
Nous pensons que d’autres voies sont encore possibles... et que c’est aux citoyens de proposer une solution.
Pourquoi pas une colonne Morris mobile associative ?
Qu’est-ce qu’une colonne Morris ?
C’est en 1854, en Allemagne, que Ernst Litfaß invente ces supports d’informations en forme de colonne pour lutter contre l’affichage sauvage.
À Paris, à partir de 1839, le préfet de la Seine Gabriel Delessert autorise l’installation des « colonnes moresques ». Mais leur double-fonction (affichage à l’extérieur et urinoir à l’intérieur) est sujette aux critiques.
C’est pourquoi, plusieurs dizaines d’années plus tard, le comte Baciochi, ministre d’État et surintendant général des Théâtres, lance un concours pour trouver un nouveau support exclusivement réservé à l’affichage.
Le 1er août 1868, les imprimeurs Richard et Richard-Gabriel Morris, père et fils remportent le concours.
Ils s’inspirent des Litfaßsäulen (Litfaßsäule, sg.) pour créer les « colonnes-affiches », qui portent ensuite leur nom, coiffant ses édicules en fonte verte d’une toiture (composée d’une marquise hexagonale, décorée aux angles de six mufles de lions, le tout surmonté d’un dôme bombé et décoré d’écailles et d’une flèche ornée de feuilles d’acanthe) pour protéger les affiches de la pluie. La surface d’affichage des Colonnes Morris est d’environ 4 m².
Avantages de la colonne Morris pour l’affichage libre
La colonne Morris a de nombreux avantages sur les panneaux d’affichages :
- Ses proportions et son design attirent l’œil tout en s’intégrant bien presque partout ;
- Sa forme colonnaire permet d’optimiser le rapport entre la surface d’affichage et l’emprise au sol ;
- Elle protège les affiches de la pluie (et dans le Morvan... ça compte !) ;
- Elle permet de circuler autour.
Pourquoi "mobile" ?
Dans le cadre d’une solution d’affichage libre mise en place et gérée par les citoyens eux-mêmes, la version colonne Morris mobile permet :
- de ne pas faire l’objet d’une demande d’implantation définitive... toujours délicate à obtenir ;
- de choisir ponctuellement des emplacements offrant une bonne visibilité (comme les marchés) ;
- de créer une animation : installation, collage d’affiches en direct et démontage ;
- d’éviter le vandalisme (affiches arrachées ou recouvertes de pubs ou affiches électorales).
Une colonne réservée à l’affichage associatif et l’agenda du territoire
Pour éviter les risques de dérives évoquées plus haut, des règles pourront être fixées, réservant par exemple ce support à l’agenda du territoire, reprenant un peu l’esprit du site de valleeducousin.fr.
La nouveauté, par rapport au site web, c’est que les différents organisateurs de ces événements seront invités à coller eux-même, en direct, leurs affiches sur la colonne.
Sur la suggestion d’un habitant de la vallée... cette colonne mobile pourrait être appelée Mauricette !
« Mauricette »... en pratique
Cahier des charges
- Ergonomie :
- Surface d’affichage : au moins 3m2 ;
- Emprise au sol : moins d’ 1m2 ;
- Facilité au montage/démontage : le montage doit pouvoir s’effectuer en 15 à 20 minutes avec une à deux personnes maximum ;
- Stabilité : le niveau de la base doit pouvoir être réglé facilement ;
- Stockage et transport : une fois démontée, la colonne doit pouvoir tenir dans un voiture de taille moyenne et être mise à plat ;
- Sécurité :
- Résistance au feu classe M1 ;
- Résistance au vent : prévoir un lestage de la base ;
- Esthétique : l’ensemble doit être agréable à voir... et susciter la curiosité.
Maquette et plan de fabrication
Budget : environ 500 Euros
- Bidon de traitement au feu M1 : environ 50 à 100 Euros
- 3 panneaux de contreplaqué marine de 15mm en 250x122cm : environ 320 Euros
- 1/2 panneau de contreplaqué marine de 12mm (pour le dôme) : environ 40 Euros
- Quincaillerie : environ 20 Euros
- Peinture à l’ocre : 10 Euros
Soit un total d’environ 500 Euros.
Il ne reste plus qu’à proposer un financement participatif !
A lire : Petite histoire de l’affichage sur le site du Musée des Arts Décoratifs.