Quelques dates
Jusqu’en 1895, cette maison appartenait à un ancien professeur du collège qui était membre de la société d’étude avallonnaise et créateur de l’immense collection de pièces du Musée, collection encore confidentielle à ce jour (mais bien décrite dans un bulletin d’étude).
En 1895, la maison est vendue à Monsieur (Cholet ?), un entrepreneur en bâtiment et c’est lui qui a alors recouvert de ciment les colombage comme en témoignent les cartes postales de 1905...
Dans les années 1960... l’héritière de cet entrepreneur a entrepris de refaire la façade... à nouveau avec du ciment !
Le crime : une ossature bois enfermée sous le ciment
La coupable : une couche de ciment d’environ 4cm... recouvrant les colombages.
Comme de bien entendu, cette « coque étanche » a eu comme effet d’empêcher la perspiration [1] des murs et pour conséquence le pourrissement de l’ossature bois qui soutenait la maison.
60 ans après : un bois complètement pourri
Soixante ans après, en 2013, la maison a de nouveau changé de propriétaires : ces derniers ont décidé de procéder à une rénovation en bonne et due forme.
Celles et ceux qui ont suivi ces travaux ignorent peut-être que la maison courait un grave danger : en retirant cette coque de ciment, l’entreprise de rénovation a découvert que les bois qui soutenaient les étages étaient presque entièrement réduits en farine !
Étayage en urgence
Après un étayage d’urgence (notamment de la poutre traversière), tous les éléments pourris ont été remplacés... pas facile de changer l’ossature bois d’une maison habitée, quand on pense au poids de l’ensemble ! Soulignons le courage et le professionnalisme de l’entreprise pour ces travaux à haut risque.
Sauvée de justesse.... il faut croire qu’elle était solide cette maison !
Une rénovation réussie
Une fois les enduits refaits à la chaux, les colombages ont été repeints avec de l’ocre rouge et les murs à l’ocre jaune (terre de sienne). Ce qui en fait aujourd’hui une très belle maison, qui va renforcer le centre historique de la ville.
Recette de la peinture à l’ocre traditionnelle
La recette, telle que nous l’a donnée l’entreprise
Le support doit être en bois brut (bien poncé) ou en fer brut (bien dégraissé, voire légèrement rouillé) : cette peinture ne tolère aucune trace de lasure, vernis ou autre produit industriel.
Pour faire 12,5 kg de peinture, soit environ 38 m2 (faites une règle de trois pour des quantités moins importantes : par exemple, divisez tout par 10) :
Ingrédients :
- 8 litres d’eau
- 650 grammes de farine
- 2,5 kilos d’ocre
- 250 grammes de sulfate de fer
- 1 litre d’huile de lin
- 1 dl de savon noir liquide à l’huile d’olive
Préparation (45 minutes) :
- Diluer la farine dans 1 litre d’eau
- Versez le reste de l’eau et faites chauffer
- À ébullition, mélangez pendant 15 minutes
- Mettre le pigment et le sulfate de fer
- Continuez à faire cuire en mélangeant pendant 15 autres minutes
- Versez l’huile de lin et mélangez sur le feu encore 15 minutes
- Versez le savon : cela permet l’émulsion de l’huile de lin
- Mettez à refroidir : c’est prêt !
- Si besoin, rajoutez un peu d’eau. Mais bon, bien épaisse elle est couvrante et ne coule pas. Génial ! :-)
Cette recette de cette peinture traditionnelle pour boiseries anciennes est utilisée de longue date dans les pays nordiques. L’entreprise a préparé la peinture devant nous : nous avons soigneusement noté la liste des ingrédients et le mode préparatoire, ainsi que les références d’un livret très bien fait et vraiment pas cher (5 Euros), que nous avons aussitôt commandé.
Soucieux de citer nos sources, nous avions écrit les références du livret, en faisant un lien vers le site de l’association éditrice. Malheureusement, une personne qui semble être l’auteur de ce livre nous a demandé par téléphone de retirer immédiatement cette partie de l’article.
MAIS, vous pouvez heureusement le trouver facilement en contactant simplement SOLARGIL, qui propose également un grand nombre d’ocres... dont celles produites localement en Puisaye : ocre jaune, ocre rouge, hématite. Si ce livre vous plaît, nous vous conseillons d’ailleurs toute la collection éditée par l’association, dont celui intitulé ******* (on n’ose donner le titre), qui propose une version différente de la recette pour les support modernes.
Quant à la recette, elle n’est un secret pour personne, car elle a heureusement été diffusée partout sur Internet, bien avant nous... avec des quantités différentes mais des proportions relativement identiques....
Bien d’autres recettes existent !
- Un excellent site canadien, le lien de loin le plus complet que nous venons de trouver : presque aussi complet que le livre secret ! Historique + Recette identique + Vidéos... non vraiment très bien fait, bravo à eux ! :-))
- Vous préférez l’accent québecois ? Regardez celle-ci, très bien expliquée On adoooore ! :-P
- Un autre lien assez complet : vous avez la même recette + la vidéo ! Si c’est pas beau ça ! :-)
- La variante de Maisons paysannes du Loiret (une valeur sûre !)
- Toujours la même recette, publiée sur Ecolo-bio-nature : très bien expliquée ! ;-)
- La recette identique, publiée sur Formaterre Heu... ça devient lassant ?
- Vidéo du ComptoirSaintJacques.fr avec... toujours les mêmes quantités (décidément)
- Vidéo de Naturel21, si vous aimez un fond rock
- En toute simplicité, par Maison-Construction.com
- Spécial apiculteurs, et oui : cette peinture est compatible avec les abeilles ! |-)
- Quelques précisions utiles sur un autre site... intitulées « Peinture à l’ocre : trois détails qui tuent ». On conseille vivement !
- Encore un autre lien proposé le 23 janvier 2016, sur le blog « Esprit Cabane ».
- Et bien d’autres encore avec les mots-clés « Peinture à l’ocre » !