LES CONCESSIONNAIRES DE CHAMPQUEU
De 1850 à 1929 : La Société des Carrières de Granit
A partir du 30 Juillet 1929 : La société Blandin Fontaine
D’après ce qui est écrit à l’arrière de cette carte postale de MELUZIEN, la société des carrières de granit aurait été vendue à BLANDIN-FONTAINE LE 30 JUILLET 1929.
D’après le relevé de carrière de MONSIEUR SAPIN NORBERT (voir ci-dessous), un habitant de MELUZIEN, la carrière BLANDIN-FONTAINE aurait fonctionné de 1924 au 12 mai 1948.
A partir de 1948... et jusqu’en 1959 : Monsieur BELLANGER
Monsieur BELLANGER (futur Directeur de Champqueu) était exploitant à la carrière du BOIS AUX MOINES, en 1946/47/48 lire la carrière du Bois au Moine. Il n’a pas payé sa redevance, ni exploité cette carrière.
A mon avis il a commencé à exploiter CHAMPQUEU en 1948.
D’après Monsieur COUETTANT à CHASSIGNY, MONSIEUR BELLANGER aurait eu comme associé, tout à fait au début de l’exploitation, monsieur SCHIAVI.
Par ailleurs, Monsieur COUETTANT m’a signalé qu’il y aurait eu de l’exploitation de granit en galerie sur la rive gauche.
On retrouve MONSIEUR BELLANGER sur le relevé de carrière de MONSIEUR SAPIN du 29/01/1956 au 15/03/1959 (voir dans le port-folio de l’article).
Liquidation de l’affaire
Cette carrière a cessé ses activités à cette date et c’est MONSIEUR MAITRE, DIRECTEUR DES CARRIERES DU MORVAN EN 1935 et aussi exploitant à la CARRIERE DU BOIS AUX MOINES, qui avait dû vendre le stock et liquider l’affaire en 1961.
D’ailleurs on voit bien la cessation d’activité de l’entreprise AGGLOMERES & BENOIT, fabriquant de parpaings, avec le sable de cette carrière en 1961.
Cette société était dirigée par MONSIEUR ISNARD, également contremaître de la CARRIERE BELLANGER.
Il y avait aussi MONSIEUR DEPLANCHE comme contremaître et MONSIEUR BOUDERLIQUE, dont je ne connais pas trop la qualification exacte, mais qui était très connu de la population de MAGNY et de MELUZIEN.
Interactions entre les carrières : traces d’une vie économique intense
Certaines pierres feront de la pierres de taille, d’autres des pavés.
Les éclats et pierres moins belles finiront en macadam, ballast ou sable.
A propos des deux carrières de granit rouge
Plus en amont de CHAMPQUEU, se trouve encore deux immenses carrières, mais là de granit rouge.
Je pense que malgré tout qu’elles devaient fonctionner ensemble.
Les habitants de MELUZIEN (René Simoneau, Annie Sapin/Pinaud) m’avaient parlé d’une passerelle, qui enjambait le COUSIN.
JOEL CHAPERON a retrouvé les restes d’un pilier. Ce n’ était pas un pilier de passerelle, mais une voie d’acheminement à deux fois deux rails pour wagonnet.
A l’origine, la voie traversait le COUSIN, car il y avait le pilier rive droite et sa concordance rive gauche.
Quand on regarde bien, cette voie d’acheminement se trouve juste en face des carrières de granit rouge. Avec celui-ci on faisait des pierres tombales, des linteaux de portes ou fenêtres.
Des traces d’activités jusqu’en 1961
De l’autre coté du COUSIN, cette voie débouche vers un hangar disparu dans les années 1980 dans lequel il y avait quatre pilons, dont les couteaux étaient aiguisés d’un seul côté, l’outil type pour tailler les pavés dit de PARIS ou beaux pavés.
C’est aussi le seul endroit ou l’on retrouve des pavés avec des défauts 7x7 dit paquet de tabac.
Les habitants de MELUZIENS (RENE SIMONEAU, ANNIE SAPIN/PINAUD) se rappellent avoir traversé ce passage, ainsi que les éclaireurs pour rejoindre le camp des scouts très en amont rive gauche.
En agrandissant la carte postale de 1959 (voir ci-dessus), on voit une vraie passerelle pour faire passer des wagonnets. La carrière étant à trente mètres de la rivière, il est évident que sa raison d’exister était de faire passer de la pierre d’une rive à l’autre.
Elle était construite à cinquante mètres du transformateur rive droite.
Ce qui prouve qu’il y avait bien une interaction entre la rive droite et la rive gauche.
En 1959, la carrière était en pleine activité et en 1961 tout était liquidé.
Le passage des produits finis (pavés et pierre de taille) vers la rive droite
Il est important de souligner que, sur la rive gauche, le chemin de MARRAULT est très étroit pour transporter la production par camion à MELUZIEN.
De plus, il y a deux virages presque à angle droit : le premier pour sortir de chemin de la carrière, le deuxième juste avant le pont de méluzien, lui-même très étroit.
Enfin, le passage vers la route d’Avallon se terminait par un dernier grand virage.
Tandis que, sur la rive droite, on charge le camion et c’est tout droit pour MELUZIEN.
Quelques mots sur les transporteurs spécialisés dans le transport de cailloux
On a une petite pensée pour les transporteurs qui ont travaillé dans ces carrières. Pour l’instant, je ne pourrais citer qu’un seul entrepreneur (des recherches sont en cours pour en avoir d’autres) : Monsieur Vasquez, aidé de son fils et de Monsieur Bardot, qui deviendra son gendre.
Le dernier nom de chauffeur que je connaisse est Monsieur Toussaint.
Des carrières il y en a eu d’autres
Au dessus de CHAMPQUEU, presque vers le CROT DE LA FOUDRE, une carrière exploitée par madame MAGNOT (une habitante de MAGNY).
Bien avant, cette carrière s’appelait « carrière TOTO ».
L’exploitation de la pierre rive gauche était aussi très importante.
On y voit plusieurs fronts de taille. Elle avait aussi son transformateur.
On y retrouve la trace de fondations qui ont supporté des trémies, concasseurs et moteurs.
Beaucoup plus d’extractions mais en plus petit. Il faut dire que la pierre n’avait la même qualité que sur la rive droite.
D’après des gens de Méluzien, il y aurait eu une carrière vers 1914 sur la rive gauche.
Puis une carrière MORACCHINI vers 1932 [1] et là encore on voit des restes de voies qui traversaient la rivière.
1932, La société KRAFT et TARDY
Puis la société KRAFT et TARDY aurait exploité une carrière à MELUZIEN, probablement sur la rive gauche, je n’arrive pas à avoir les preuves certaines.
Toujours est-il qu’en 1932 cette société transportait sa production et détériorait les chemin vicinaux ordinaires numéro 5-7-14-15-et 16 et que ces dégradations extraordinaires rentraient dans la catégorie de l’article 14 de la loi du 21 MAI 1836 sur lesquelles des subventions spéciales peuvent être demandées.
Par un courrier à l’ingénieur du service vicinal, MESSIEUR KRAFT ET TARDY offrent une subvention de 0,30 Francs par kilomètre-tonne, pour les années 1932/33/34.
Les offres faites sont en rapport avec les dégradations causées et MONSIEUR L’INGENIEUR demande l’acceptation par le CONSEIL MUNICIPAL (voir ci-dessous la délibération du 25 02 1933).
1959 : Monsieur Lécluse
Vers les années 1959, il y a eu un MONSIEUR qui exploitait la carrière rive gauche, c’ était un homme en traction avec le bras coupé (MONSIEUR GUINGOIS dit qu’il s’appelait MONSIEUR LECLUSE) et il en était le DIRECTEUR.
J’ai bien connu ce MONSIEUR : en1959 j’avais 17 ans et je travaillais à L’AUTO COMPTOIR rue TOUR DU MAGASIN, où ce MONSIEUR venait chercher des roulements pour ses machines.
Puis cette carrière a explosé et c’est MADAME MARTIN qui a liquidé l’affaire et tout vendu.
Cette carrière s’appelait la S.A.G.Y. La société anonyme des granits de L’YONNE.
Avec toutes ses industries, cela représentait pas mal d’ouvriers. Qui dit ouvriers dit cantines et bistros.
Qui dit ouvriers dit cantines et bistrots
MONSIEUR COLONELLO tenait une cantine et un bistro sur le chemin des carrières, rive gauche, en direction de MARRAULT.
Le bâtiment est toujours existant. C’est le dernier bâtiment sur la droite du chemin.
Puis au même niveau que COLONELLO, mais dans les prés, MONSIEUR TROMBINI.
Puis, la buvette des coteaux tenue par MONSIEUR GUINGOIS.
Notons aussi le café des deux ponts, tenu d’abord MONSIEUR BOUDERLIQUE... pluis par NENETTE.
Enfin, rajouts celui du MOULIN DES ILES, tenu par MONSIEUR DETRAT.
Plus des cafés non déclarés.
1961 : Une perte importante pour la vie économique de la vallée
Puis en 1961, plus rien. Tout s’est arrêté. Plus de richesse pour les communes.
D’Avallon à Magny , plus de travail, mais aussi pour les hameaux : CHASSIGNY, LES GRANGES, MARRAULT.
Gérard GRAVOUILLE