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Rallye : L’association Alterallye de l’Avallonnais ouverte au dialogue

Enfin créée, elle pourra désormais demander à être reçue par les pouvoirs publics pour améliorer les conditions d’organisation du rallye de l’avallonnais

Le vendredi 2 février à 17h00 à l’Hôtel Gouvenain, quelques habitants de l’avallonnais et de la vallée du Cousin ont organisé une réunion pour créer l’association Alterallye. Ceci afin d’être représentés auprès des pouvoirs publics pour demander différentes améliorations quant à l’organisation de l’événement. Une quinzaine de pro-rallye a donné l’impression de vouloir perturber la libre création d’association loi 1901. Les organisateurs, qui auraient pu poursuivre la réunion ailleurs, ont aimablement permis un temps d’échange qui a duré une quarantaine de minutes. Puis ils ont demandé aux pro-rallye de bien vouloir quitter la salle, ce qu’ils ont fini par faire. Après quoi, l’association a pu être créée en présence des douze personnes restantes.

De quoi les pro-rallye ont-il peur ?

Si les pro-rallye sont venus en force, c’est que notre initiative provoque de nombreuses inquiétudes dans leurs rangs. Ils ont peur, par exemple, que l’on veuille faire interdire l’événement, alors que nous souhaitons simplement obtenir des aménagements à l’organisation actuelle.

Nous leur avons expliqué que si eux, grâce à leur association, pouvaient être reçus par les pouvoirs publics... ce n’était pas le cas des habitants de la vallée qui tentent en vain, depuis 2008, d’obtenir différentes améliorations.

Nous leur avons rappelé que, compte-tenu des menaces et des propos injurieux de certains d’entre eux, c’étaient plutôt les riverains qui pourraient avoir des raisons d’avoir peur... et que, en plus d’être inacceptable, cette attitude était peu propice au dialogue.

Il devait nécessaire de créer une association pour représenter les citoyens ayant des remarques et des propositions à formuler sur les conditions de sécurité, le respect des biens, des personnes et de l’environnement.

De réels problèmes de sécurité

De nombreux témoignages font état d’infractions de 4e classe (sens interdit) ou d’excès de vitesse en amont du rallye, par des pilotes inscrits. Certaines d’entre elles pouvant être aisément évitées par des mesures préventives.

Carte des infractions en amont du Rallye de l’Avallonnais 2016
Excès de vitesse en pagaille, chauffards roulant au milieu de la route, au moins une dizaine en sens interdit... Voici un aperçu de quelques zones à risque le jour du rallye, avant l’heure fixée par l’arrêté préfectoral pour la course. Comme on le voit sur la carte, il est facile pour les complices des pilotes de moucharder les rondes des forces de l’ordre du haut des remparts... Et si par un coup de chance un pilote était pris, il pourrait être déjà trop tard : si entretemps un enfant avait été écrasé, ce n’est pas une contravention qui pourrait le ressusciter !
Cartes des mesures préventives demandées par les riverains
Depuis plusieurs années, notamment lors de la réunion en sous-préfecture en 2013, les riverains soucieux de leur sécurité demandent à ce que des commissaires de piste soient postés en bas du pavé depuis le matin jusqu’à l’heure du Rallye, de façon à empêcher toute voiture de monter. Faute d’être entendus par les organisateurs, ces riverains doivent faire ce travail eux-mêmes à leurs risques et périls.

Pendant le rallye 2016, l’absence de ballots de paille à des endroits critiques où ils étaient présents auparavant a aggravé les conséquences des sorties de route... qui auraient pu se solder par des décès.

Mesures de préventions correctes en 2012 et 2013 grâce au Sous-Préfet Monsieur Jérôme Chappa
Monsieur Jérôme Chappa est le seul Sous-Préfet ayant accepté de recevoir des riverains à la réunion de préparation du rallye et à les avoir écouté en faisant installer des ballots de paille dans les endroits critiques.

Au cours de différentes éditions, nous avons vu et photographié des personnes en train de traverser tranquillement le circuit entre deux bolides et s’installer dans des zones non autorisées.

Compte-tenu du fait qu’il soit déjà difficile, en plein jour, d’éviter certains débordements, est-il raisonnable, du point de vue « sécurité », d’organiser des épreuves nocturnes ?

L’association Alterallye pourra recueillir tous les témoignages permettant d’améliorer les conditions de sécurité pour les faire remonter aux réunions de préparation et de bilan du rallye à la Sous-préfecture.

Le respect du site et des riverains

L’importance de l’événement le rend sans doute difficile à maîtriser de A à Z. Mais lorsque vous rendez une salle communale, vous ne pouvez pas vous contenter de dire : « Désolé, mais on n’a pas pu tout contrôler... on manquait de personnes pour surveiller nos participants ».

Il devrait en être de même avec les prés et les haies pleines de canettes et de détritus divers... Les organisateurs ont-il pensé à mettre simplement assez de poubelles, comme par exemple au « stock-car » de St Brancher où tout se passe bien de ce côté ?

Il y a aussi les dégâts matériels : une habitante a dû attendre un an et faire intervenir le médiateur de la république pour obtenir réparation de sa sortie de chaudière à gaz, arrachée pendant le rallye. Un autre habitant a attendu en vain le remplacement d’un linteau qui attendait d’être posé. D’autres ont eu un mur enfoncé... etc.

Sur la voie publique, en 2016, la borne inclinée par une sortie de route au pavé de cousin le pont n’est toujours pas réparée... (tout comme en 2008) et ce n’est pas faute de l’avoir signalé.

L’association Alterallye pourra contribuer, en récoltant les signalements des habitants, à contribuer à l’état des lieux après chaque manifestation pour que tout rendre dans l’ordre.

L’impact écologique, un sujet d’actualité !

Tous les problèmes évoqués ci-dessus pourront sans doute se résoudre facilement, permettant au rallye de perdurer dans de meilleures conditions sur les épreuves situées en dehors de la zone Natura 2000.

En revanche, il nous semble que l’impact écologique sur la zone Natura 2000 mérite un examen plus approfondi. En effet, chaque sortie de route peut entraîner la perte des différents liquides du moteur. Or de nombreuses espèces, notamment aquatiques, sont extrêmement sensibles à ces vidanges accidentelles. Sinon, pourquoi les bûcherons sont-ils obligés de travailler exclusivement, dans ces zones, avec une huile de chaîne biodégradable ?

Par ailleurs, aujourd’hui, on peut de moins en moins ignorer les bilans carbone... surtout pour les manifestations de ce type.

Enfin, depuis 2015, l’Yonne républicaine nous apprend régulièrement que la dégradation de la qualité de l’air dans le département oblige la préfecture à déclencher des mesures de réduction de la vitesse autorisée. Encore un sujet d’actualité !

L’association Alterallye a l’intention de poser ces questions pour faire progressivement évoluer la forme actuelle du Rallye.

La recherche de l’écoute et du dialogue

L’association Alterallye aurait-elle vu le jour si l’association organisatrice avait été capable de donner une réponse satisfaisante aux riverains, ne serait-ce que sur les problèmes de sécurité, de réparation des dégâts et de nettoyage des lieux ? Probablement non.

L’association Alterallye aurait-elle vu le jour si la Mairie et la Sous-préfecture d’Avallon avaient pris les demandes des habitants au sérieux ? Probablement non.

Alterallye n’a été créée que pour donner une légitimité à ceux qui ont des choses à dire quant à l’organisation de l’événement. Pour être invités, enfin, aux réunions de préparation et de bilan du rallye. Pour pouvoir proposer différentes améliorations, quitte à modifier sa forme actuelle.

Le fait que nous ayons annoncé, dans la presse, la date de notre assemblée générale constitutive, montre notre souci de transparence.

Le fait que nous ayons permis, aux pro-rallye, de s’exprimer pendant une quarantaine de minutes lors de notre assemblée générale constitutive, est la meilleure preuve que nous ne sommes pas opposés au dialogue.

L’esprit « sportif » : respect de l’autre, des règles du jeu et de l’arbitre

En revanche, nous pensons que les démonstrations de force, ainsi que les menaces et les propos injurieux sont inacceptables et desservent fortement l’image du rallye. Sur ce point, nous serons intransigeants. Par ailleurs, toute tentative d’intimidation ou d’entrave à notre liberté d’expression ne fera que renforcer notre détermination.

Comportons-nous entre gens civilisés, polis et courtois en échangeant nos arguments autour d’une table, afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tout le monde. Utilisons les voies légales pour résoudre nos différends.

Dans le sport, le respect de l’autre, des règles du jeu et de l’arbitre devraient prédominer.