L’origine du projet par Evelyne Guimmara, actrice
Il y a quelques années j’ai écrit un récit de vie dans le cadre d’un diplôme universitaire. Ce récit a mis en lumière l’importance de mes origines siciliennes, quelque chose de très puissant qui a éclairé un lien avec ma vocation d’actrice et mon profond attachement au chant a cappella. Depuis longtemps Etienne Villain souhaitait écrire pour moi un Seul en scène. C’est chose faite avec La rivière du blues où se mêlent son écriture et des chants issus de la tradition populaire italienne. Ce croisement entre une écriture contemporaine et ces chants venus de la tradition orale m’intéresse tout particulièrement. Le déroulement dramaturgique a de plus conduit l’auteur à intégrer quelques chansons du répertoire français.
La Tannerie d’Avallon
Nous avons été frappés par le charme particulier de ce lieu qui nous reste mystérieux et donne envie d’y revenir, donne à rêver de s’y produire. La rencontre avec les hôtes de ce lieu, la musique écoutée dans la salle de théâtre puis le temps passé dans le foyer ont renforcé notre envie de créer ici-même La rivière du blues. La rivière, indispensable à toute tannerie, entre en résonance avec celle du blues, devenant ainsi la nôtre, celle dont parle Lina, protagoniste de notre Seul en scène. A la Tannerie, nous parions que Lina pourra lâcher la bride pour un premier galop qui lui permettra d’advenir.
L’histoire de La rivière du blues
L’eau qui coule, toujours semblable et toujours différente, expression du temps pour Lina, un temps qui file et qu’elle ressent, à la fois, comme figé. Elle ne chantera pas le blues, elle l’a. Elevée par sa grand-mère sicilienne, dominée par elle pendant des années, elle arrive enfin à parler, à laisser s’échapper d’elle les mots qui réparent, les chants qui rendent le souffle. Entre les souvenirs du passé qui ressurgissent enfin, sans quoi rien n’est possible, et son désir d’avenir tout aussi indispensable, Lina chavire, crie, s’émeut, juge, règle ses comptes, retrouve des sentiments perdus, défait petit à petit, non sans cruauté, le cocon qui la paralyse.
Le Collectif La Fougue
Un collectif récent dont La rivière du blues est la première création. C’est un espace ouvert par Evelyne Guimmara, Albertine Villain-Guimmara et Etienne Villain dans le but, grâce aux apports d’une structure intergénérationnelle, de développer les compétences de chacun dans l’écriture, le jeu et la mise en scène et de vivifier l’énergie permettant de défricher des chemins vers les théâtres, les librairies, les bars et autres lieux d’élection.
A propos d’Etienne Villain
Etienne Villain s’est orienté vers l’écriture après sa formation à l’École Jacques Lecoq. En 2000, tandis que les éditions Domens publie sa pièce Les Gradués et que celle-ci est jouée à Montpellier dans le cadre écritures en jeu(x), les éditions Pauvert publient son premier roman, Un automne sans alcool, qui connaît un succès d’estime favorisant la publication de Rendez-vous à l’Hôtel de la nuit chez le même éditeur en 2002. Ce livre sort en librairie le jour de la diffusion par France-Culture de Sans nom blues, fiction radiophonique réalisée par Michel Sidoroff, et qui sera traduite pour la radio allemande Saarländischer Rundfunk. Etienne Villain participe à l’ouvrage collectif contre J.-M. Le Pen, Contre- Offensive, paru entre les deux tours de la présidentielle 2002. Tueur des mers, dont l’engagement politique est une des trames romanesques, paraît en 2011 aux éditions L’une & l’autre, qui publient également deux livres de poésie, Sandwich caractériel puis La Terre sucre les fraises en 2016, et un quatrième roman, d’inspiration oulipienne : Et toi lecteur, quel a été le grigri qu’on t’a volé quand tu étais enfant ? Etienne Villain co-fonde le Collectif La Fougue et participe aujourd’hui à la mise en scène de son texte La rivière du blues.
A propos d’Evelyne Guimmara
Evelyne Guimmara a monté Le voyage de M. Perrichon d’Eugène Labiche, jouant le rôle de M. Perrichon, à l’âge de quatorze ans au Centre culturel Daniel Brottier de Dakar. Portée par sa passion, elle s’est formée au conservatoire de Dakar puis à Paris à l’École Périmony. Elle a fait des études de linguistique, de philosophie et de sociologie à l’Université de Nice. Comédienne, elle travaille entre autres avec Y. Gourmelon, E. Weisz, R. Achille-Fould, G. Monnet, P. Castagné, J.-S. Oudin, E. Stochl, interprétant des auteurs contemporains, tels R. Walser, V. Thirion, E. Villain, P. Halet, S. Yankowitz, E. Darley, L. Tartar, J.-C. Pons, P. Macris, mais aussi Molière, Labiche ou Gorki. Elle participe à plusieurs aventures musicales : chanteuse à l’Alcazar de Paris, conteuse de Le nom sur le bout de la langue de P. Quignard avec l’Orchestre de chambre de Basse-Normandie et de différents extraits de textes de Giono avec le saxophoniste D. Gouirand. Elle interprète de nombreux rôles à France Culture et France Inter sous la direction de M. Sidoroff, J.-M. Zahnd, J. Heymann, C. Aussir, C. Lemire, F. Christophe, C. Guerre, C. Bernard-Sugy, J.-J. Viernes, C. Roland-Manuel, J. Rollin-Weisz, J. Taroni, avec les producteurs P. Lismonde, C. Mourthé, P. Liégibel et R. Arnaut. Elle co-fonde le collectif La Fougue et travaille actuellement à la création de La rivière du blues.
A propos d’Albertine Villain-Guimmara
Albertine Villain-Guimmara s’est formée à la danse contemporaine auprès de Christine Caradec et Thomas Lebrun notamment, tout en suivant des études supérieures de lettres en hypokhâgne et khâgne avant d’intégrer l’Ecole supérieure d’art dramatique de Paris (ESAD) dont elle sort diplômée en 2015. Elle y suit l’enseignement de Jean-Claude Cotillard, Serge Tranvouez, Caroline Marcadet, Antoine Caubet, Catherine Rétoré, Tomeo Vergès… Elle fonde à sa sortie le collectif L’improbable avec sept autres membres de sa promotion ; leur premier spectacle, Maraband, une création librement inspirée de L’annonce faite à Marie de Paul Claudel, a obtenu le prix du public au festival Nanterre sur scène 2015 et s’est joué au théâtre de Belleville en 2016. Elle joue en 2016/2017 avec La divine comédie, compagnie de Jean-Christophe Blondel et sous la direction de celui-ci, dans Retours/Voyages d’Hiver, un diptyque de l’écrivain norvégien Frederik Brattberg, et dans Œdipe à Colonne de Sophocle. Elle fait ses débuts à la radio dans des dramatiques pour France Culture réalisées par Michel Sidoroff. En 2017/2018, elle joue dans Petits effondrements du monde libre sous la direction de Guillaume Lambert, compagnie L’instant dissonant. Elle co-fonde le Collectif La Fougue et collabore en 2018 à la création du premier projet : La rivière du blues.