Pendant le vernissage, il a été question de tenter de comprendre le message qu’Olivier Perrot cherche à faire passer dans son travail.
Olivier Perrot a donc recommencé ce qu’il fait avec les passants, de la pédagogie, livrant des pistes face à ses images pour que chacun puisse faire son propre chemin.
Mais ces explications ne semblaient pas suffisantes. D’aucuns voulaient comprendre le message qu’il cherche à faire passer. Mais Olivier Perrot n’a pas forcément de message, il s’agit plus d’une démarche, la photographie n’étant qu’un prétexte. Il n’y a pas chez lui, de fétichisme vis-à-vis de ses images. Par exemple, si les gens veulent colorier ses collages, ça ne le dérange pas ?
Mais cette proposition a semblé faire un peu peur.
Peur d’une forme de contamination qui donnerait de mauvaises idées aux gens l’aller s’emparer à leur tour, et sans contrôle, des murs et des rues de la ville. Comme si, pour le pouvoir, la liberté donnée à tous ne pouvait déboucher que sur la subversion de ce même pouvoir en dévalorisant, non pas l’art lui-même, mais son cadre, à savoir les institutions qui en vivent, les élus et les services municipaux qui ont la charge de l’entretenir.
On se retrouve devant le paradoxe habituel d’un art (le street-art) historiquement rebelle (collages illégaux et anonymes), éphémère (ce qui rentre en contradiction avec les institutions qui se vivent comme éternelle) mais désormais reconnu par le système, ce qui tend à le figer et le vider de sa charge révolutionnaire…
D’où le léger décalage qui s’est parfois instauré entre Olivier Perrot et ses interlocuteurs municipaux, preuve finalement que ce qu’il fait est efficace et utile.
• La rencontre avec Olivier Perrot