CE DERNIER DIMANCHE D’OCTOBRE
UN SOLEIL D’AUTOMNE FAIT BELLE
CETTE CAMPAGNE MORVANDELLE
INONDÉE DE COULEURS SOBRES.
LES PRÉS SONT ENCORE VERTS, CE MOMENT
LES JEUNES BÊTES SE CHAMAILLENT
DONNENT DES COUPS DE TÊTE, GAMBADENT
JOUEUSES, PROFITANT DE L’INSTANT .
DANS LE CIEL PASSENT DES GRUES,
SE GUIDANT DE LEURS CRIS TROMPETANT
FORMENT UNE RONDE UN MOMENT,
S’ÉLOIGNENT, S’EN VONT DE NOTRE VUE.
LA FORÊT MONTRE SA PALETTE,
BRUN ROUGE DES HÊTRES , DES CHÊNES
A L’OR DES BOULEAUX ET DES FRÊNES
DU NOIR REFLET DES SAPINETTES.
DANS LE CHEMIN VOLENT LES FEUILLES.
ELLES CRAQUENT DANS UN BRUIT JOYEUX ,
VIREVOLTENT D’ UN STYLE GRACIEUX
MAIS POUR TOUTES, LE VENT LES CUEILLE.
DANS LE SENTIER UN ROUGE GORGE,
DE SES HABITUDES DÉRANGÉ
SORT D’UN CHÈVREFEUILLE, APEURÉ.
RASSURÉ, RENTRE DANS SA LOGE.
SOUS LE GRAND CHÂTAIGNIER DÉNUDÉ,
ALLONS VOIR S’IL RESTE QUELQUES FRUITS,
ÉCHAPPÉS A LA FAIM DES SOURIS,
DANS LEUR BOGUE POURTANT PROTÉGÉS.
RENTRONS FAIRE CUIRE CES MARRONS,
DANS LA POÊLE PRÉVUE POUR CE METS,
LAISSANT UNE ODEUR DE GRILLÉ.
MANGEONS-EN, C’EST BON, C’EST LA SAISON.
Gérard Gravouille, Octobre 2015