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Une conférence gesticulée ? C’est quoi ça ?

Un article à propos de l’événément du 1er octobre à Clamecy

C’est en général la première réaction lorsqu’on entend ce vocable étrange... L’objet est en fait difficilement descriptible... On peut se hasarder à une pauvre définition lapidaire : « conférence dont l’objet est de faire passer un maximum de concepts sans endormir un auditoire le plus large possible ».

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pourrait dire... Oh ! Dieu !... Bien des choses en somme...

Historique

Outil d’éducation populaire et genre comico-pédagogique inventé par Franck Lepage de la SCOP Le pavé en 2006, afin de perpétuer la mémoire de Christiane Faure par son œuvre « Inculture(s) 1 - L’éducation populaire, monsieur, ils n’en ont pas voulu... ».

Franck Lepage a joué ce spectacle une centaine de fois entre 2006 et 2009. D’autres conférences gesticulées ont été écrites sous le Pavé sur des thèmes divers.

Une rencontre entre les savoirs "chauds" et les savoirs "froids"

On pourrait définir la conférence gesticulée comme la rencontre entre des savoirs chauds et des savoirs froids. Cela ne donne pas un savoir tiède, cela donne un orage !

Les savoirs « chauds » : savoirs « illégitimes », savoirs populaires, savoirs politiques, savoirs de l’expérience…savoirs utiles pour de l’action collective…d’où l’idée « d’inculture », ou encore de « conte politique non autorisé »…s’il faut faire partie du CNRS pour être autorisé à poser une parole publique en France sur un sujet, du coup, ce qu’on a compris pendant 20 ans d’activité ne vaut pas grand-chose et n’a que le statut méprisé d’« états d’âme ».

Les savoirs « froids » : L’université publie d’excellentes analyses politiques, sociologiques, sur tous les sujets dont nous avons besoin…Boltanski et Bourdieu sur la culture du capitalisme, Castels sur le social, Eme et Wuhl sur l’insertion, Dubet sur l’école, Donzelot sur la Ville…comment se fait il que ces savoirs ne servent à rien dans la mobilisation et l’action collective ? Les « acteurs » sociaux ne lisent pas ou peu la production des intellectuels, qui elle-même ne rencontre pas ou peu le travail des acteurs sociaux. L’idée de la conférence gesticulée est celle d’une transmission, qui n’est JAMAIS autorisée, jamais organisée : la transmission de l’expérience collective, (c’est-à-dire politique) que nous emmagasinons au fil de notre expérience. La conférence gesticulée est une arme que le peuple se donne à lui-même.

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Par Danielle Robert

Publié le dimanche 17 septembre 2017

Mis à jour le dimanche 17 septembre 2017