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Un élevage de chèvres poitevines à la ferme de la graineterie la caprine à Saint Père

Depuis deux ans Catherine Andral fabrique dans sa chèvrerie en ossature bois La Caprine un fromage de chèvre bio fermier certifié ADDCP

Venez rencontrer cette entrepreneuse chaleureuse et passionnée qui vous fera découvrir dans un cadre magnifique son savoir-faire, ses 28 chèvres poitevines et ses délicieux fromages.

Catherine vit à la Graineterie depuis neuf ans ; Originaire du Loiret, elle connait la région depuis l’adolescence quand elle venait faire du camping sauvage à Pierre Perthuis.

Elle a vécu longtemps à Paris avec son époux Jérôme. Puis ils sont venus s’installer à L’ Etang près de Vézelay. Jérôme a ouvert un cabinet de médecine générale à Joux la Ville et Catherine a commencé à faire du fromage de brebis.

Puis ils ont fait le grand plongeon en achetant cette grande propriété : 20ha de prairies, 20ha de bois,

un beau corps de ferme et depuis quelques années une chèvrerie construite en douglas du Morvan qui abrite aujourd’hui 28 chèvres et leur bouc Falzar ! Un sacré numéro celui-là !
Catherine a été ouvrière agricole en ovin pendant quelques années avant de suivre une formation fromagère à l’AFPA de Mâcon il y a 4 ans.

Elle a opté pour la race poitevine, un assez petit cheptel en France

car celui-ci a été décimé par la fièvre aphteuse au début du siècle. S’est créée la ADDCP, association de protection de cette race minoritaire et le cheptel s’est redéveloppé. « Cette association est très utile car elle permet de vendre des chevrettes à des éleveurs qui veulent monter une installation » Il existe à ce jour 40 élevages en France
« Ces chèvres me plaisent beaucoup ; ce sont d’excellentes fromagères »

Elle a pour l’instant 18 chèvres en lait qui produisent entre 17 et 20 litres par jour. Elle a eu les chevrettes bébé, « ce qui permet de les habituer à la nourriture qu’elles auront durant leur vie et de les immuniser contre les parasites du coin ».

L’exploitation est entièrement en bio et sera complètement autonome

lorsque Catherine aura récupéré ses terres actuellement en fermage. Elle pourra ainsi cultiver son grain et faire son foin.
Même s’ils ont perçu quelques aides du Conseil Régional et de l’Europe, Catherine et Jérôme ont fait beaucoup de choses par eux-mêmes pour pouvoir s’installer. « Le terrassement a coûté plus cher que la construction du bâtiment en raison de la proximité du ruisseau » ; mais ils ont réussi à trouver du matériel d’occasion pour la traite et fabrication du fromage, et il y a deux ans Catherine s’est lancée.

Catherine entretient d’excellents rapports avec ses chèvres ; elles les emmènent se balader en forêt.

.« Elles adorent se promener ; elles te reconnaissent ; mais elles peuvent être mauvaises entre elles ; c’est très hiérachique, les faibles et vieillissantes sont balourdées par les autres » ; aussi Catherine essaie de placer ses vieilles chèvres dans des maisons de retraite ou comme animaux de compagnie. Sinon c’est l’abattoir, ce qu’elle répugne à faire.

Catherine envisage aussi d’élever une vache Jersiaise,

une vache qui comme les poitevines est une très bonne fromagère. Ainsi elle fera de la tomme et du beurre, ce qui lui permettra d’accroître sa période de production car la période de lactation des chèvres s’arrête complètement en hiver. Elle aimerait aussi créer une nurserie boucs, ce qui lui tient à cœur car ainsi elle n’aurait pas à envoyer les mâles à la boucherie.

Catherine croit à un élevage naturel ; elle ne veut ni insémination artificielle ni vaccins ou antibiotiques.

« c’est un état d’esprit ; je cherche le bien être des animaux et il y a moyen de faire autrement que de les piquer ; en amont il faut qu’il y ait plus d’immunité, c’est un travail constant de surveillance, il faut être attentif à l’état des bêtes ; c’est plus intéressant et au final ça évite pas mal de frais vétérinaires »

Catherine est plutôt satisfaite des progrès de son exploitation ; elle ne fait ni publicité, ni marché

« car pour l’instant, elle ne fournit pas la demande ; les gens viennent , c’est le bouche à oreille. » Et l’année prochaine si tout va bien et si les 28 chèvres sont en lactation , la production sera quasiment doublée.
Elle fidèlise sa clientèle et propose un « tourisme pédagogique » aux enfants et à leurs familles qui le souhaitent. Vous pourrez assister à la traite et en savoir plus sur la fabrication du fromage en la contactant au 0634361303 ou en vous rendant à la Caprine tous les jours de 11h à 13h.

Par Odile Hoog Rousseau

Le mercredi 12 novembre 2014

Mis à jour le 5 avril 2022

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